Nouvelles de la Suisse romande

Sandra Feroleto

à jour! Psychotherapie-Berufsentwicklung 8 (15) 2022 51–51

CC BY-NC-ND

https://doi.org/10.30820/2504-5199-2022-1-51

En Romandie, la situation des jeunes est particulièrement alarmante. Les cabinets qui travaillent en pédopsychiatrie et dans l’accompagnement des enfants et adolescents sont tous débordés. Un manque réel de places, de prise en charge, se fait sentir. Et avec cela, un certain nombre de drames qui sont remuants et très préoccupants. Nous ne pouvons qu’encourager chacun.x.e, parmi nos membres ASP qui en auraient l’élan, l’envie, la disponibilité, à faire quelques formations complémentaires pour entrer dans ce champ de l’accompagnement de l’enfance. Deux ans de COVID, avec ses répercussions sociales importantes, n’ont laissé personne indemne. Mais les jeunes, avec leur besoin d’appartenance accru, leur tendance à se sentir coupables, sont parmi les premières victimes de cette réalité.

Enfin un peu de souffle retrouvé, les masques tombés, le pass enterré, nous avons tout juste eu le temps de respirer et revoir l’avenir avec un œil confiant. Et voilà que les tensions entre la Russie et l’Ukraine se sont intensifiées au point qu’un président déclare physiquement la guerre, aux portes de nos pays, sur notre continent. Un élan de solidarité exceptionnel se crée, se mobilise. Il ressemble à celui qui a dans un premier temps uni les gens au début de la crise sanitaire que nous avons combattue ensemble durant deux ans. Ne serait-ce que confronté à l’innommable que l’Homme est capable des plus grandes prouesses en termes de générosité humaine ?

Bientôt, nous nous préparons à recevoir des personnes fuyant leur pays, l’Ukraine. De nombreux foyers ont accepté d’ouvrir leurs portes et de s’engager à accueillir des Ukrainiens. Les principales victimes de cette guerre auront besoin de notre soutien. Comment les membres de l’ASP seront-ils prêts à s’engager pour eux ? À les soutenir ? À les aider à transformer ce traumatisme en force vers l’avenir ? Et sommes-nous suffisamment outillés pour travailler avec eux sur le choc traumatique, ainsi qu’avec nos autres patients victimes secondaires, que nous devenons tous malgré nous ? Heureusement, nous avons en Suisse romande des associations partenaires très actives dans ce champ et des instituts de formation pointus. Mais il serait précieux que nous, psychothérapeutes ASP, nous engagions pleinement. Ces premières décennies du 21ème siècle, du 3ème millénaire, resteront malheureusement gravées dans les annales …

Parallèlement, la vie continue, et celle de notre association aussi. Nous approchons d’un changement de système qui laisse encore bien des doutes et perplexités. Une séance de janvier a permis à nombre d’entre vous de recevoir quelques précisions sur les éléments qui étaient clairs quant à l’avenir de cette nouvelle modalité de fonctionnement par prescription. Beaucoup d’aspects restent toutefois, à cette heure, encore non précisés et les cantons romands n’ont malheureusement pas encore clarifié les procédures qu’il y aura lieu d’engager pour devenir prestataire à charge de la LAMAL. Durant cette période encore incertaine, l’ASP continue à se tenir à votre disposition pour vous épauler, répondre aux questions que vous auriez. N’hésitez pas à nous contacter dans cette perspective.

La nouvelle loi induisant la prise en charge par la LAMAL de nos prestations pourrait peut-être faire naître de nouvelles initiatives de formation. Si certain.x.es d’entre vous ont des idées en ce sens, je me tiens volontiers disponible pour les soutenir vers une réalisation.

En Romandie, depuis que l’ASP est orpheline de ses instituts de formation à la psychothérapie de la région francophone, il y a comme un manque de noyau qui se fait sentir. Nous voulions faire une journée romande de l’ASP, mais cette dernière a plusieurs fois été repoussée compte tenu de la situation sanitaire. Nous pourrions aujourd’hui la remettre à l’ordre du jour, pour autant que la situation se pacifie ou nous permette tout au moins de continuer à vivre normalement.

Enfin, je serais reconnaissante que les membres romands qui souhaiteraient que je mette en place un groupe plus direct d’échanges via Telegram, Signal ou une modalité de mails groupés, me le fassent personnellement savoir en me contactant directement. Cela pourrait constituer une manière intéressante de nous rapprocher les uns les autres, d’œuvrer à créer et faire vivre notre identité commune, notre appartenance à la communauté ASP en Suisse romande.

En nous souhaitant une période estivale sous le sceau de la Paix et de la confiance en l’avenir, merci à chacun.x.e d’être membre de l’ASP et de permettre ainsi à notre association d’exister et de continuer de travailler à nos intérêts communs.

Sandra Feroleto est membre du comité et déléguée pour la Suisse romande.