La présidente rend compte

Gabriela Rüttimann

à jour! Psychotherapie-Berufsentwicklung 8 (16) 2022 32–33

https://doi.org/10.30820/2504-5199-2022-2-32

Retraite du directoire

Le thème principal inscrit à l’ordre du jour de la retraite du directoire de cette année concernait l’avenir de l’ASP. Et il faut dire que le chambardement que provoque l’adoption du modèle de la prescription pour la profession de la psychothérapie contraint à une confrontation approfondie avec l’évolution de l’association, qui apparaît depuis un certain temps et doit être désignée comme un processus de rétrécissement. Et la cause en est évidente. Le fait que l’introduction de la loi sur les professions de la psychologie oblige toutes les personnes désireuses de suivre une formation postgrade à avoir fait des études de psychologie a poussé ces dernières dans les bras de la fédération suisse des psychologues FSP, qui est en mesure d’attirer directement les étudiants en psychologie grâce à ses adhésions gratuites. En cas de réorientation vers une formation postgrade en psychothérapie, ces derniers n’ont aucune raison de changer d’association. Au cours de ces dernières années, cela a eu pour conséquence, notamment depuis l’introduction définitive de la LPsy, que moins de jeunes membres viennent s’affilier à nous, raison pour laquelle nous comptons un nombre croissant de membres plus âgés dans nos rangs tandis que l’effectif de nos membres diminue constamment. Cela n’augure rien de bon pour une association qui vit de la cotisation de ses membres.

Planification financière jusqu’en 2025

Le point de départ de la discussion approfondie que nous avons tenue a été la présentation du nombre de nos membres ainsi que d’un plan de financement qui reflète l’évolution financière passée et pronostiquée. Si la situation financière de l’ASP reste encore solide à l’heure actuelle, nous devrons nous attendre à des chiffres dans le rouge dans les années à venir. Cette situation de départ a mené inévitablement à des réflexions sur la manière dont l’avenir de l’association devrait être forgé, et a fait l’objet de discussions et d’examens. La direction a fini par mettre en place un groupe de travail auquel a été dévolue la mission d’examiner et d’esquisser plusieurs scénarios au cours des prochains mois.

Avenir de la charte

L’assemblée de la charte qui a été tenue le 2 juillet 2022 à Zurich a également servi à porter un regard sur l’avenir. Une tenue qui doit d’ailleurs beaucoup au retrait de Mario Schlegel en tant que directeur de la commission scientifique, qui rend son mandat pour des raisons d’âge, et de Veronica Defièbre en tant que directrice de la conférence de la charte. Celle-ci ne se représentera d’ailleurs pas pour un nouveau mandat lors de la prochaine assemblée des membres, du fait qu’elle est entièrement accaparée par son travail en tant que psychanalyste. Cette manifestation a par ailleurs révélé le souhait de continuer à tenir les manifestations consacrées à la charte, du fait qu’il y a un besoin d’échange entre les membres du collectif. Les colloques seront eux aussi maintenus.

Le modèle de la prescription, un thème récurrent

La constitution d’une société tarifaire des trois associations nécessite des discussions supplémentaires. La direction a besoin d’un concept et d’un budget avant de pouvoir prendre une décision. Toute décision a par conséquent été reportée. En formant ce qu’on appelle le groupe tarifaire, qui a été constitué pour élaborer la structure tarifaire, la collaboration des trois associations s’est fortement intensifiée depuis sa mise en place en 2013. La FSP a pris un rôle de chef de file dans de nombreux domaines. Ceci est notamment vrai pour les négociations tarifaires avec les assureurs et pour les procédés de fixation du tarif avec les cantons. Il va sans dire que tous les thèmes ont été préalablement discutés et autorisés en amont du groupe tarifaire. Les webinaires, auxquels nos membres ont pu participer en ligne, se sont avérés très précieux. Les négociations tarifaires ne sont assurément pas encore terminées et doivent être poursuivies. Un prochain grand projet concerne les contrats de qualité qui doivent être négociés avec les assureurs, et nous verrons comment la collaboration des associations se poursuivra dans ce contexte.

Le cas problématique de l’assurance complémentaire

En ce qui concerne l’assurance complémentaire, la plupart des assureurs semblent ne plus accepter de décomptes si les fournisseurs de prestations reçoivent une autorisation cantonale et ont demandé un numéro RCC. Ils invoquent à cette occasion l’art. 44 LAMal sur la protection tarifaire. D’après cet article, les fournisseurs de prestations doivent se tenir aux tarifs et prix fixés contractuellement ou par les autorités administratives et ne peuvent, pour les prestations fournies d’après cette loi, décompter aucune autre rémunération. Si le ou la psychothérapeute ne veut pas fournir de prestations d’après cette loi, ceci doit être déclaré au service désigné par le gouvernement cantonal respectif. Il n’y a dans ce cas aucun droit à rémunération d’après cette loi. L’attention des clients et clientes et des patients et patientes doit tout d’abord être attirée sur ce fait. Pour l’instant, ce thème se situe dans une zone grise et est parfois traité de façon différente par les assureurs. Les patients et patientes et les psychothérapeutes contestent surtout le fait que ce changement ait eu lieu sans annonce préalable et que les assurés soient mis devant le fait accompli. Même si les conditions générales des assureurs devaient évoquer la possibilité de changements des modalités de décompte, il aurait été plus que justifié de prévenir les clients et clientes dans le cas d’une adaptation aussi radicale.

Gabriela Rüttimann est présidente de l’ASP.