La présidente rend compte

Gabriela Rüttimann

à jour! Psychotherapie-Berufsentwicklung 9 (17) 2023 36–37

https://doi.org/10.30820/2504-5199-2023-1-36

Assemblée des membres

L’assemblée des membres de cette année a eu lieu le 27 mars dans la Salle Bleue (Blauer Saal) de la maison du peuple à Zurich (Zürcher Volkshaus). Comme je l’ai déjà rapporté à diverses occasions, nous sommes actuellement préoccupés par les mauvais chiffres d’affaires que nous avons dû présenter aux membres. Ceci est dû aux négociations tarifaires sans fin, que tarifsuisse continue à bloquer. À cela viennent s’ajouter les plaintes en rapport avec la procédure cantonale de fixation du tarif, qui entraînent des frais d’avocat imprévus en impactant négativement nos comptes annuels. Le résultat est que le budget 2022 a été dépassé, raison pour laquelle nous avons dû demander à nos membres d’autoriser une rallonge budgétaire. En outre, un nombre relativement important de membres (généralement pour des raisons liées à l’âge) ont quitté l’association. Nous attribuons au moins une partie des départs d’anciens membres au fait que ces derniers ne veulent plus s’occuper du modèle de la prescription. L’histoire sans fin des négociations tarifaires se répercute également sur le budget 2023 présenté, que nous avons planifié prudemment pour éviter les déconvenues. L’assemblée des membres a donné son quitus au comité directeur en dépit de l’adversité des circonstances. Je les en remercie vivement.

La situation actuelle a débouché sur mon annonce à l’assemblée des membres que le comité directeur avait, au cours de cette année, l’intention de se confronter de manière approfondie avec l’avenir de notre association et de pousser ici nos réflexions dans toutes les directions. L’implication des membres dans le façonnage de l’avenir, que ce soit dans le cadre d’une assemblée des membres extraordinaire ou dans celui d’un organe de réflexion, a été promise aux membres et va de soi.

Au niveau des personnes, certaines réélections ont fait l’objet de débats. Les membres du comité Sandra Feroleto, Nicola Gianinazzi, Kurt Roth, Peter Schulthess et moi-même en tant que présidente se présentaient pour une réélection. La médiatrice Sonja Hildebrand briguait également un nouveau mandat. Cette réélection a été confirmée par acclamation.

Les membres ont dû prendre congé de la membre du directoire et directrice de la conférence de la Charte Veronica Defièbre. En tant que présidente, je la remercie aussi chaleureusement pour ses nombreuses années d’engagement et le temps précieux qu’elle a consacré au comité et à la Charte. L’évolution de son engagement professionnel ne lui permet plus de briguer des mandats supplémentaires trop prenants. Mario Schlegel, pendant de nombreuses années président de la commission scientifique et cofondateur de la Charte, a également fait part de sa démission. Veronica Defièbre et Peter Schulthess ont prononcé à son adresse un éloge ponctué de paroles chaleureuses et de traits d’humour.

Sous le titre « Abandon de l’astérisque de genre (du point médian) et des formes équitables envers les genres similaires dans tous les papiers officiels », Marie Anne Nauer soumet finalement la motion suivante : « Dans les papiers officiels de l’ASP, les genres grammaticaux sont utilisés en tant que forme linguistique correcte et la plus inclusive ». Le comité avait déjà rejeté cette motion lors de sa précédente session. Qu’il existe de divergences d’opinion sur ce sujet est une chose. Que nous ne puissions pas autoriser une telle motion en tant qu’association est indubitable. L’assemblée des membres a également rejeté la motion à une grande majorité.

À propos des personnes en formation postgrade

À la fin du mois de mars, l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) a organisé une session en ligne sur le sujet de la « situation des postes concernant la 3ème année d’expérience clinique dans des établissements reconnus par l’ISFM ». Avec l’introduction du modèle de la prescription, l’expérience clinique exigée dans la loi sur les professions de la psychologie (LPsy) en tant que partie intégrante de la formation postgrade en psychothérapie est passée de deux à trois ans. Ceci a alimenté la crainte qu’il puisse, dans les cliniques qui proposent de telles années cliniques, apparaître un manque de postes de formation postgrade, entre autres notamment parce que les personnes ayant passé leurs premiers examens en 2020/2021 ont un besoin de rattrapage car elles doivent encore terminer leur troisième année. L’OFSP est, du fait de ses calculs, parvenu à la conclusion que l’offre de postes pour l’expérience d’un an supplémentaire correspond aux besoins. Nous nous permettrons ici d’émettre des doutes sur les chiffres présentés, notamment sur les postes de formation postgrade censément présents.

Plainte à l’autorité de surveillance contre santésuisse

La FSP a, au début de l’année, déposé au nom des associations de psy une plainte à l’autorité de surveillance auprès de l’OFSP, qui est dépositaire de l’obligation de surveillance vis-à-vis des assureurs. Ceci du fait du refus de santésuisse de rémunérer les personnes en formation postgrade via le ou la psychothérapeute qui joue le rôle de supérieur(e) hiérarchique. Les personnes en formation postgrade assurent une fonction importante dans les organisations et cliniques. En l’absence de rémunération, des milliers de patients et de patientes sont menacé(e)s d’être exclu(e)s d’une thérapie.

À la mi-mars, l’OFSP a rejeté la plainte à l’autorité de surveillance avec l’argument de ne pas vouloir intervenir dans cette procédure judiciaire en cours devant le tribunal administratif fédéral. L’obligation de rémunérer les prestations de personnes en formation postgrade n’est pas explicitement régulée par la loi. Cette pratique, également en ce qui concerne les médecins assistants, s’est toutefois établie depuis des décennies. Il est maintenant demandé au conseil fédéral et au parlement de mettre fin à l’incertitude juridique afin que les personnes affectées de souffrances psychiques ne se retrouvent pas dans une situation d’urgence.

Gabriela Rüttimann est une psychothérapeute reconnue par la Confédération et présidente de l’ASP.