Éditorial

à jour! Psychotherapie-Berufsentwicklung 10 (19) 2024 29–29

https://doi.org/10.30820/2504-5199-2024-1-29

J’ai une nouvelle fois l’honneur de présenter à nos lectrices et lecteurs une revue aux sujets riches et variés.

On entend dire que la psychothérapie ferait exploser les frais de santé. Il s’agit-là d’une manœuvre de diversion et d’une position regrettable de la part de santésuisse afin d’éviter d’intervenir sur les véritables facteurs de coûts. Dans la rubrique « Focalisation », Marianne Roth s’est penchée sur la question des frais de santé croissants et y présente des faits intéressants.

La rubrique « Actualités » présente comme à son habitude divers articles. Gabriela Rüttimann y a rédigé un article sur l’assemblée des membres de 2024 et présente l’état actuel de diverses évolutions. Vous trouverez dans la rubrique Secrétariat diverses prestations de service destinées aux membres. Depuis la Suisse romande, Sandra Feroleto rapporte pour les membres francophones les changements intervenus dans l’ASP et réfléchit à l’importance de la santé psychique et à la frontière problématique qui existe entre la considération de l’état « malade » et « sain ». Nicola Gianinazzi met en avant les aspects problématiques des rapports dans le modèle de la prescription et se présente comme nouveau membre de la Commission des professions de la psychologie (PsyCo) afin de représenter l’ASP et la Suisse italophone au sein de cet organe.

Vous trouverez dans la rubrique « Psychothérapie internationale » un rapport actuel tiré de l’EAP. Gabriela Rüttimann présente la stratégie de l’EAP, dont l’objectif est de faire connaître aux candidats, lors des prochaines élections au Parlement européen, les préoccupations relatives à la qualité des soins psychothérapeutiques. L’UE recommande aux membres de l’EAP d’aller à la rencontre des candidats de leur pays et de créer de fait des liens pouvant s’avérer utiles dans leur futur travail politique.

La rubrique « Débat » contient deux articles qui ont le potentiel de faire s’enflammer les esprits. Nathalie Jung rapporte dans son article que certains psychothérapeutes se sont retrouvés « le cul entre deux chaises » suite à l’introduction du modèle de la prescription. Les psychothérapeutes doivent désormais choisir entre une facturation via l’assurance de base ou ne pas opter pour un numéro de décompte afin de pouvoir continuer à facturer via l’assurance complémentaire. La combinaison des deux est en effet interdite si le psychothérapeute opte pour un numéro de décompte pour l’assurance de base. L’auteure présente une manière judicieuse de continuer à combiner les deux pratiques. Peter Schulthess évoque une initiative qui vise à améliorer la mise en réseau des instituts privés de formation postgrade. Il trouve que la volonté de mieux faire entendre la voix des filières de formation postgrade proposées par des organismes privés est justifiée dans la lutte concurrentielle avec les offres universitaires, qui sont par exemple bien mieux représentées dans la PsyCo et ont un accès plus facile à la recherche, ce qui représente un véritable avantage concurrentiel.

Dans la rubrique « Demand » nous publions toujours une interview d’un membre. Cette fois-ci, c’est Nicole Thommen de Zurich qui est notre partenaire d’interview. Elle nous raconte comment elle a choisi de devenir psychothérapeute et ce qui l’a poussée à adhérer à l’ASP.

Quant à Marianne Roth, elle aborde dans la rubrique « Savoir » une prise de position de la Commission fédérale pour l’enfance et la jeunesse (CFEJ). Cette prise de position souligne le manque criant de soins dans le traitement des problèmes psychiques dans ce groupe d’âge et recommande d’instaurer différentes mesures pour améliorer cette situation. Dans la même rubrique, Peter Schulthess décrit l’évolution de la stratégie qualité du Conseil fédéral et sur les développements au sein de la Commission fédérale de la qualité. Nous ignorons encore sous quelle forme les cabinets de psychothérapie privés devront justifier la qualité apportée en termes de structure, de procédures et de résultats. Une chose est sûre, nous ne sommes pas au bout de nos peines.

Enfin, nous terminerons cette revue par un compte-rendu de livre et par le calendrier des manifestations, dans lequel vous pouvez volontiers noter les dates de congrès et de séminaires pour votre formation professionnelle personnelle.

Je vous souhaite une lecture fructueuse !

Peter Schulthess, directeur de la rédaction